Les copains de ce temps-là

J’ai emmené mes vieux parents (93 et 89 ans cette année) revoir, en voiture, le Paris de leur jeunesse : le quartier latin, la fac de pharmacie, le boul’Mich, les quais. La circulation est dense, nous roulons très lentement, ils ont tout le temps de se remémorer des détails. « Ici il y avait le Pam Pam… Là, la Source… Et là, on rencontrait souvent Ferdinand Lop, qui disait : – Sur votre chemin, une seule escale: Lop !… Tu te souviens ?… »

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Vient un moment où Papa s’interroge : « Que sont devenus nos copains de ce temps-là ? Poncelet, mort… Noël, mort… Duchêne, mort… Litton, mort… »  Alors Maman : « Arrête cette énumération, Albert, sinon tu vas t’apercevoir qu’il ne manque que deux noms sur la liste. »

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cepheides

Comme le temps passe ! disait un poète maudit. Je me souviens quant à moi de ma première incursion sur le Boul Mich alors que je venais d’avoir mon bac et repérai ce que je pensais être ma future affectation : à peine quelques minutes de présence et me voilà pris dans une sorte de manifestation dont j’eus beaucoup de mal à m’extraire, ma curiosité primant sur ma prudence. J’appris quelques instants plus tard de la bouche désabusée d’un “étudiant” tout de velours vert vêtu que j’avais été incorporé contre mon gré (?) dans un groupe “d’anti-lopes” qui, justement contestaient les “lopettes” du trottoir d’en face, trottoir que, dans leur programme électoral, ces étranges démocrates-là proposaient de “prolonger jusqu’à la mer” afin de permettre aux étudiants que nous étions de nous baigner plus souvent… Quelques années plus tard, ce fut Mouna (Aguigui) – mort il y a une dizaine d’années – qui anima nos après-midis post-studieuses avec son fameux slogan : “Ne prenez pas le métro, prenez le pouvoir !”. Je me demande qui a aujourd’hui remplacé ces étonnants personnages du quartier latin…