Edition et calcul mental

C’est une coquille qui tue, en tout cas qui fait mourir prématurément. Sur la 4è de couverture du livre de Claudine sur Boris Vian, il est indiqué que l’auteur de l’Ecume des Jours est disparu à 36 ans. La vérité, c’est 39.

Difficile de dire d’où provient la coquille. Pas de Claudine en tout cas. Et est-ce vraiment une coquille? Les éditeurs n’ont jamais été très bons en calcul mental. Il est à craindre que la secrétaire de rédaction qui s’est chargée de la 4è a lu dans le texte les dates de l’auteur (1920-1959), puis qu’elle a posé la soustraction 59 – 20 = 36.

Ce qui est embêtant, c’est que la chose imprimée acquiert souvent le statut de vérité. On nous a fait manger des épinards depuis trois générations au motif que c’est le légume le plus riche en fer, alors que c’est une erreur de virgule dans une publication scientifique qui a propulsé cette plante au premier rang du classement. L’épinard n’est en réalité qu’une très médiocre source de fer, deux fois moins que les lentilles et les haricots, dix fois moins que l’ortie.

Si Popeye avait mangé des orties, Olive serait devenue une huile, et la face du monde en eût été changée.

popeye-olive.gif

S’abonner
Notification pour
guest

2 Commentaires
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Claudine

Très drôle ! Mais peut-être est-ce un lapsus de mon éditeur pour lequel un génie ça meurt autour de 36 ans, ainsi Mozart à un mois prés ou Rimbaud qui venait tout juste de fêter ses 37ans. Ou bien
s’agit-il d’une diablerie (simple inversion du 9 et du 6, le tour est joué). Malheureusement c’est bien à 39 ans que Vian, comme Pascal et Chopin, a tiré sa révérance. Claudine

Langlois

Quand la même secrétaire de rédaction allait encore en classe, elle commettait les mêmes erreurs de calcul. Mais c’était moins grave parce qu’elle écrivait à la craie sur le tableau noir et sa
maîtresse lui intimait l’ordre d’effacer sa grossière erreur d’un péremptoire “Et Vian, passe-moi l’éponge”!