Ce désamour est ancien, il est presque congénital à l’esprit français, sans que je puisse l’expliquer davantage. Molière déjà le soulignait, dans son avant-propos à George Dandin, divertissement royal dont Lully avait composé la musique:
Notre nation n’est guère faite à la comédie en musique, et je ne puis pas répondre comme cette nouveauté-ci réussira. Il ne faut rien souvent pour effaroucher les esprits des Français : un petit mot tourné en ridicule, une syllabe qui, avec un air un peu rude, s’approchera d’une oreille délicate, un geste d’un musicien qui n’aura pas peut-être encore au théâtre la liberté qu’il faudrait, une perruque tant soit peu de côté, un ruban qui pendra, la moindre chose est capable de gâter toute une affaire.