V’la l’temps où faut pas être à poil

C’est Jehan-Rictus qui a le mieux résumé la pensée commune en ces temps d’hiver où la température en France n’arrive plus à franchir le 0°C: “V’la l’temps où faut pas être à poil”.

Ce vers vient d’un poème intitulé justement l’Hiver, composé vers 1900. C’est une de ces longues plaintes populaires et larmoyantes, écrites en argot parisien, dont l’époque avait le secret. Gouaille, insolence, révolte. Les mots sont bruts, rudes, forts, percutants.
Cette apreté, cette hargne m’ont plu. J’ai trouvé que Jehan-Rictus disait sur la misère, et sur sa contrepartie la bienfaisance, des choses équivalentes à celles que j’ai souvent eu envie de dire sur ce qu’il convient d’appeler le “charity business”. Alors j’ai fait comme Béart avec Hardellet: j’ai pris le poème de Jehan-Rictus, je l’ai condensé, évidé, je me suis glissé dedans, et tout en essayant de conserver la force de son ton et de ses saillies, j’ai mis beaucoup de mots à moi à la place des siens.
J’ai procédé au fond comme un bernard-l’hermite. “Le Soliloque du Pauvre” (d’où est tiré l’Hiver) m’a servi de coquille  Ca a donné une nouvelle chanson. Faut pas être à poil, on vous dit…

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jacques langlois

Pour écrire comme ça, faut être à plume!