Yvette et Platini

michel platini

Le malheureux Platini (j’avais commencé par écrire l’infortuné Platini, mais ça m’a semblé bizarre) se trouve une fois encore mêlé à une regrettable affaire : le voilà pris dans les « Panama Papers ». Les fuites ont révélé qu’il possédait une société au Panama, dénommée Balney Enterprises, et domiciliée par le désormais célébrissime cabinet Mossack-Fonseca.

On ne sait pas très bien à quoi lui sert cette société. Comme notre ami n’apparaît pas dans ses registres (sinon, pourquoi s’aventurer au Panama ?), les journalistes de Cash investigation ont tenté de rencontrer sa directrice, une certaine Yvette Rodgers. On s’attend à une avocate pimpante couverte de bijoux et de cosmétiques. Surprise : c’est une femme très modeste, vivant dans un quartier pauvre, à trente kilomètres du centre de Panama City, seule avec son chien. Et l’apparition fugitive à l’écran de cette femme acariâtre et revêche, qui refuse tout contact, dévoile un pan complètement ignoré de l’affaire : l’existence de prolétaires du offshore, qui, pour des miettes, prêtent leur nom à des milliers de puissants de ce monde soucieux de discrétion. Yvette dirigerait ou administrerait ainsi 7000 compagnies.

Cette corporation de dirigeants misérables a son Stakhanov. Elle s’appelle Leticia Montoya (photo ci-dessous), et apparaît à la fin du reportage. Elle, pour mille euros par mois, « dirige » onze mille sociétés. Ça correspond grosso modo à un salaire d’un euro par société et par an. On peut les critiquer à bien des égards, mais en termes de rémunération, la gouvernance de ces sociétés est exemplaire.

Leticia Montoya

 

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires