© Paolo Gerretto
Feuilletant récemment la biographie de Gaston Gallimard (presque trente ans déjà que je l’avais lue !), j’y ai retrouvé deux de ces vacheries littéraires que les gens de lettres ont de tout temps pris plaisir à s’envoyer.
La première s’en prend au directeur de la NRF, et est signée Henri Béraud : « La nature a horreur du Gide ». L’autre est d’Anatole France : « La vie est trop courte et Proust est trop long ».
© Tullio Pericoli
Le frère de Marcel Proust disait (en le déplorant) qu’il fallait que les gens tombent très malades ou se cassent une jambe pour avoir le temps de lire “la Recherche”…
En réalité le monde se sépare en deux ceux qui ont lu Proust et ceux qui ne l’ont pas lu ou qui ne l’aiment pas (ce qui revient au même – ces derniers rebutés par la forme, renoncent en général à le lire). Etant de l’autre bord, je me lancerais volontiers dans ma 3ème (re)lecture de la Recherche, en me confinant au lit ; être alanguie ne nuit pas pour goûter “le temps perdu”. La vie est courte, profitons en ! Claudine