Et nous allons, nous venons, nous repartons, nous revenons, encore, encore. Nous zigzaguons à droite et à gauche, nous faisons la navette entre de multiples occupations, et nous pensons tisser le fil de nos vies. Mais à quoi ressemble le morceau d’étoffe que nous dessinons sur notre incertain métier ? Que tramons-nous ? Difficile à dire. Nos mouvements désordonnés gribouillent des motifs maladroits, c’est plein de trous, ça s’effiloche, ici et là les couleurs jurent, entre labeur et loisir, entre dépit et ambition, entre argent et liberté, entre drame et fantaisie, entre cri et musique. Nous allons, nous venons, d’un bord à l’autre, très affairés, mais orthogonalement au chemin.
En réalité nous avançons si peu.
Nos volontés, nos passions, comme des franges de tapis volants qui tombent en poussière.