Allongé dans mon lit, les yeux fermés, j’ai posé ma main sur le haut de ma tête. A travers mes maigres cheveux, et le cuir (chevelu malgré tout) qu’il y a dessous, je sens mon crâne.
En fait je tiens mon crâne dans ma main. Je masse mes tempes, j’appuie, je tâtonne, je caresse. Je cherche les traces de mes fontanelles. Tout un cortège de sensations méditatives se met en branle sous la pression de mes doigts.
Je deviens à la fois Hamlet et Yorick, et soudain, du pariétal au métatarse, mon squelette s’éveille et je ne sens plus que mes os.
Quand j’aurai du vent dans mon crâne
Quand j’aurai du vert sur mes osses
P’tête qu’on croira que je ricane
Mais ça s’ra une impression fosse…
oui mais en attendant
quel sacré espace entre matière et esprit
connexions mystérieuses
beaucoup plus subtil que le voyage dans la lune