Est-ce en 267, sous les coups des Hérules germaniques, ou en 397 par la fureur des Visigoths d’Alaric ? La date est incertaine mais le fait ne l’est pas : le Parthénon est mis à feu.
Les Romains le restaurent. Mais vers le VIIè siècle, alors qu’on le transforme en église, les Chrétiens en vandalisent toutes les sculptures, à l’exception des frises, difficiles d’accès.
En 1456, les Ottomans prennent possession de la ville et le Sultan Mehmet II convertit le temple en mosquée. En 1687, alors que les Turcs occupent toujours Athènes, l’un de leurs militaires, en charge de la logistique, trouve judicieux d’y stocker en grande quantité poudre et munitions. Un général vénitien du nom de Francesco Morosini entre peu après dans la ville et assiège l’Acropole. Comme c’est un bon soldat, sans états d’âme, il fait tirer sur le Parthénon au canon. Un boulet va droit au but. Tout explose. Le toit et les murs s’effondrent. Vingt-et-une colonnes sont à terre.
En 1801-1802, lord Elgin parachève le travail de mutilation du temple : les frises, qui avaient à peu près résisté à tout jusque là, sont démontées et envoyées en Angleterre (elles sont aujourd’hui exposées au British Muséum). Les Grecs disent que de toutes les atteintes que le Parthénon ait eues à subir, celle-ci est la plus infâme et la plus révoltante.
Il faut, pour être complet, ajouter que se dressaient autrefois, l’une à l’intérieur du bâtiment, l’autre face à son angle nord-ouest, deux monumentales statues d’Athéna, dues au sculpteur Phidias. Les deux furent transportées à Constantinople au Vè siècle. La première a disparu, on ignore comment. La seconde, en revanche, on le sait : elle fut détruite par la foule en 1204, au cours du siège de la ville par les Francs, car comme elle représentait la déesse avec une main tendue, les Turcs crurent discerner dans ce geste un signe d’intelligence avec l’ennemi.
Tout ceci pour dire que si par malheur les soudards de Daech détruisent ce qui reste de Palmyre, ils ne seront malheureusement pas les premiers à passer sur les pierres leur haine et leur bêtise.