Qualités et défauts

Lorsque je m’examine, je me reconnais encore des qualités en abondance suffisante pour conserver une bonne estime de moi-même. Mais je sais que mon jugement sur ce point n’est pas nécessairement celui des autres, car je vois que les autres ne me traitent pas toujours avec les égards que ces qualités pourraient normalement me valoir. Parfois, je me surprends même à penser, comme ce personnage de Marivaux, que « mes vertus ont cela de malheureux qu’elles ne sont connues de personne ». Bref.

Par la même occasion, je considère de plus en plus précisément mes défauts. Même si je fais preuve de pas mal d’indulgence envers moi-même, il ne fait pas de doute que je connais désormais assez bien mes limites et mes travers. Ce pénible examen est plus facile avec l’âge, car celles-là se rapprochent et ceux-ci s’accentuent. Au fond, notre caractère évolue comme notre physique : il s’épaissit, se marque, s’exagère. Et notre vue, quoique déclinante, ne baisse pas assez vite pour ne pas le remarquer.

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