C’est un endroit sublime et sauvage qui ressemble à l’Irlande sous le soleil de la mer Egée. Si l’on est intéressé (et si bien sûr on a l’argent) les terrains sont à vendre.
La plupart d’ailleurs sont déjà vendus. Un promoteur les a rachetés. Il n’est pas difficile de prévoir que d’ici un an ou deux, une poignée de villas magnifiques, luxueuses et discrètes auront apparu dans le paysage, semblables à celles qui ont déjà poussé à quelques centaines de mètres de là, un peu plus au nord.
Et ce qui me chagrine, ce n’est pas seulement de penser qu’on ne verra plus jamais ce lieu dans sa beauté intacte, c’est aussi de savoir que le promeneur, c’est-à-dire moi, ne pourra plus y accéder, parce que les chemins qui y mènent, devenus de petites routes asphaltées, seront bientôt hérissés de barrières, probablement de caméras, et de panneaux “private property”. Ces constructions à venir me dépossèdent d’un bien commun. Elles restreignent ma liberté.
Je regarde une dernière fois les maigres chèvres qui paissent sur ces landes, et la vieille immémoriale qui passe sur son âne au loin. Je ne pourrai plus venir les voir, et de toute façon elles auront disparu.
Ahah les chèvres grecques… Nostalgie quand tu nous prends ! Je compatis !!!