C’est un mot plutôt intéressant, plutôt.
Il vient, sans surprise, de plus et de tôt : faire une chose plus tôt qu’une autre, c’est la faire avant cette autre, plus rapidement et donc sans doute aussi plus volontiers. Le mot s’est ainsi dépouillé de son sens temporel, pour évoluer vers la notion de préférence : il ne faut pas confondre « venez plutôt le matin » avec « venez plus tôt le matin ».
Puis le sens a continué à dériver pour signifier plus exactement (exemple : « il est grand, euh… gros plutôt ») ou en fait : « Répondez !… Ou plutôt non, taisez-vous », jusqu’à s’atténuer en passablement ou assez : « une personne plutôt jeune », avant de reprendre de la vigueur par litote ou antiphrase: « Il a osé faire ça ? — Plutôt, oui ! »
C’est plutôt difficile, le français.
Sans oublier les fans de Walt Disney qui pourraient s’écrier ; “Mickey ? Non, je préfère plutôt Pluto !