S’il était besoin à un homme de ma génération de se convaincre du désordre actuel du monde et de l’ampleur des mutations en cours, cette seule nouvelle suffirait : Playboy ne publiera plus de photos de femmes nues. C’est un peu comme si Vuitton arrêtait de faire des sacs ou MacDonald des hamburgers.
L’article qui m’informe de cette triste nouvelle rappelle que Playboy, comme toute la presse papier, est victime de la révolution numérique. Le magazine serait de surcroît pris en tenaille entre la prolifération des images pornographiques sur le web et le retour d’une pruderie à la Facebook « cachez ce sein que je ne saurais voir ».
Cependant, l’article dit aussi que Playboy fait aujourd’hui, grâce aux licences et aux produits dérivés, 40% de son chiffre d’affaires en Chine, où il n’est pas diffusé. Dans ces conditions on ne voit pas en effet pourquoi ils se donneraient même la peine d’imprimer du papier.
Il y a effectivement gros à parier qu’il s’agit là d’une ultime (et, à mon avis, vaine) tentative pour sauver les meubles d’un journal ruiné par la pornographie sur Internet !