C’est l’histoire d’une enfance et d’un petit pays : la grâce et la douleur. Un gamin de dix ans vadrouille dans son quartier, retrouve ses copains dans une impasse, chipe des mangues aux voisins, part en excursion avec ses parents, vit libre et heureux comme tous les gamins du monde, quand soudain le pays se fracture, les parents se séparent, et une violence inouïe déferle sur cette enfance, sans bons ni méchants, emportant tout.
« Le génocide, écrit Gaël Faye, est une marée noire, ceux qui ne s’y sont pas noyés sont mazoutés à vie. » La grâce et la douleur. Chose miraculeuse, chez Gaël : la douleur n’éteint pas la grâce. « Ce roman, confie-t-il, je l’ai écrit beaucoup plus en souriant qu’en pleurant ».
J’avais pour Gaël Faye une grande admiration en tant qu’auteur-compositeur interprète, et tous ceux qui ont eu la chance d’assister à son spectacle Legato, créé à Amou l’an dernier, ne pourront que me suivre là-dessus. J’ai désormais une grande admiration pour l’écrivain. Lisez ce livre, offrez-le : on y plonge, au coeur de l’Afrique, dans l’horreur et la beauté des hommes.
Dans les studios de RFI, 30 juillet 2015
PS : le jour où parait ce post, Petit Pays est couronné par le Goncourt des lycéens. Bravo.