Passions et intérêts

On croyait communément que le développement des échanges internationaux et les bénéfices économiques qu’en tiraient les pays qui y prenaient part rendaient toute guerre impossible et avaient créé les conditions d’une paix durable.

C’était une erreur. J’y suis tombé. Presque toute ma génération y est tombée. Un commerce prospère, une économie florissante sont des sous-produits de la paix, pas des facteurs de paix en eux-mêmes.

Raymond Aron a écrit : « C’est oublier l’expérience de l’histoire que de croire que les hommes sacrifieront leurs passions à leurs intérêts ». Oui. La nature humaine est ainsi. Jamais les intérêts n’éteindront les passions. Jamais la raison ne disposera des sentiments. Jamais l’ordre n’épuisera le chaos.

Ce qui entretient un faux espoir, c’est que l’inverse est vrai aussi. Appelons-les yin et yang, bien et mal, amour et haine, ange et bête, clair et obscur, des forces contraires et complémentaires nous constituent et nous travaillent, sans qu’aucune puisse jamais durablement prévaloir.

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