Le métro est bondé. Une sonnerie de téléphone retentit. Un passager que je ne vois pas répond Allô ! d’une voix forte. S’ensuit un bref silence, puis : — Ok ça marche, Ok. Une pause et à nouveau : — Ok ça marche, Ok. Troisième silence. — Ok ça marche, Ok. Dans la foulée quatrième, cinquième, et sixième Ok ça marche, Ok. Soudain une variante : Ok, ok, ça marche. Puis retour à la formulation par défaut — Ok ça marche, Ok. Ça marche ? Ça donnait plutôt l’impression de bugger.
À la station suivante, cet homme au riche vocabulaire est descendu dans un ultime Ok ça marche, Ok. J’ai cherché à apercevoir son visage, m’attendant presque à découvrir un robot. Mais non, c’était bien un homme d’âge moyen. Allez savoir pourquoi, il arborait un sourire triomphal.