A celles et ceux qui sont mal Ă l’aise dans leur identitĂ© d’origine de femme ou d’homme, mais qui doutent nĂ©anmoins que l’autre genre leur convienne beaucoup mieux, le monde moderne offre une tierce possibilitĂ©, dĂ©nommĂ©e « non-binaire », dont je suppose qu’elle signifie « ni l’un ni l’autre », ou « les deux ».

Cette option est désormais proposée sur de nombreux sites, quand elle n’est pas elle-même raffinée en davantage de nuances : agenre, bigenre, polygenre, intergenre, demigenre, etc, et même questioning. Récemment apparu dans la langue, et jusque dans le petit Robert en ligne, le pronom iel, contraction de il et elle, recouvre ces catégories nouvelles.
J’appartiens à une génération qui a du mal à suivre toutes ces évolutions. Elles me paraissent relever d’une mauvaise compréhension, et en tout cas d’une vision réductrice et schématique, de ce que c’est qu’une femme ou un homme. Femme et homme désignent des réalités complexes, mêlées, non univoques. Aucun sexe n’est chimiquement pur. En tant qu’homme je reconnais volontiers ma part de féminité. Tout homme en a une. Je ne saurais pas vraiment définir en quoi elle consiste, ni dire dans quels traits de mon physique ou de ma sensibilité elle va plus spécialement se loger. Mais je sais qu’elle me constitue en tant que personne et que sans elle, homme, je ne le serais pas pleinement.
ĂŠtre homme, ĂŞtre femme va donc bien au-delĂ d’un choix binaire. Or l’adolescence, qui est l’âge oĂą s’affirme l’identitĂ© sexuelle, est aussi celui oĂą cette non binaritĂ© se fait le plus ressentir. Comme on a tendance Ă penser que masculin et fĂ©minin s’opposent, voire s’excluent, il y a conflit entre le vĂ©cu et les reprĂ©sentations sociales. Le fait nouveau de notre Ă©poque est que le rĂ´le normatif qu’exerçaient sur cet âge trouble des structures telles que la famille et la sociĂ©tĂ© a beaucoup perdu de son importance. Ce sont les rĂ©seaux qui ont pris le relais. Les ados cherchent entre eux les rĂ©ponses qui leur Ă©chappent. D’oĂą iel et toute sa variĂ©tĂ© de nuances. D’oĂą la troisième case Ă cocher.
Elle Ă©meut aujourd’hui bien du monde, mais en vĂ©ritĂ© elle existe depuis qu’Hermès et Aphrodite ont fait autrefois un enfant.



Cette mode gauchiste disparaitra avec le temps car idéologique au contraire de la biologie indiscutable, elle.