Ni bien ni mal

cornichons

Il est dans son lit, incapable de bouger. Il faut le nourrir à la cuillère. Ses mains et ses bras sont violets, percés de piqûres et de perfusions. Il ne sait plus très bien où il en est, il voit souvent de petites formes sombres au plafond de sa chambre (« Regarde ! Des piafs »), ou sur son drap de lit ( « des cornichons », « des étrons »). Il veut qu’on lui ôte de son nez des lunettes qu’il ne porte pas, et parfois, pris d’angoisse, il voudrait se lever au motif qu’il est en retard et a un train à prendre. Quand on parvient à dialoguer un moment avec lui, et qu’on lui demande comment il se sent, il vous regarde comme si vous veniez de poser une question dont la réponse est évidente, et souffle dans un imperceptible haussement d’épaules : — Ni bien ni mal.

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