Misogynie à part

Selon une typologie célèbre, qui n’est pas de Brassens mais de Paul Valéry (un autre Sétois), « il y a trois sortes de femmes : les emmerdantes, les emmerdeuses, et les emmerderesses ».

Depuis le XXe siècle les temps ont changé : personne ne pourrait plus aujourd’hui sortir une phrase pareille sans se faire taxer de sexisme. (Le sexisme est une notion qui a supplanté la misogynie : celle-ci désignait une aversion pour les femmes et une tendance à les fuir, le sexisme introduit l’idée de discrimination et d’infériorité supposée.)

Moi qui, à cet égard, « balance entre deux âges », je puis encore goûter par bonheur le côté plaisant de ce « bon mot ». D’ailleurs, par l’exagération même qu’il en a faite en le mettant en chanson, Brassens en a gommé l’aspect méprisant. Souvent, quand il écrit, il adore se glisser dans des personnages. Par exemple, pour m’en tenir aux textes que j’ai déjà mis en ligne, celui du cocu (Le cocu, La traitresse), de l’amoureux délaissé ou déçu (Une jolie fleur, Je suis un voyou), du vieux beauf patriote (La guerre de 14-18) ou misogyne (Misogynie à part). Il s’amuse, et c’est surtout des travers masculins qu’il se moque, me semble-t-il, avec plus ou moins d’indulgence.

Quoiqu’il en soit, de mon côté, je me suis également bien amusé à enregistrer celle-ci.

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Bruno SERIGNAT

Ton initiative est tout à fait plaisante, en ces temps d’écriture inclusive et de censure de certains mots (discriminants ?) ou trop “compliqués” (passé simple, sans parler de l’imparfait du subjonctif…). J’aimerais bien que tu enregistres deux de mes chansons favorites (mais comment réellement choisir chez Brassens ?), à savoir “le mauvais sujet repenti ” et “les deux oncles”. En tout cas, félicitations pour ton entreprise !