L’oie et l’âne de Su Shi

Claudine m’a offert pour les fêtes un livre merveilleux : l’Anthologie de la poésie chinoise, parue l’hiver dernier dans la Pléiade. Je ne résiste pas au plaisir de terminer l’année en partageant ce poème de Su Shi (1037-1101).

Oie neige

La vie des hommes, au fond, à quoi ressemble-t-elle ?
Sans doute au vol d’une oie qui frôle de ses pattes une neige boueuse,
Y laisse parfois l’empreinte de ses griffes
Et qui a filé loin — à l’est ou bien à l’ouest ?
Le vieux bonze est mort ; un récent stupa ;
Sur les murs délabrés nos anciens poèmes illisibles ;
Autrefois, t’en souviens-tu, entre les roches abruptes,
La route était longue, et nous las ; un âne fourbu brayait.

LâneDes traces hypothétiques qui ne tarderont pas à disparaître, et, en bande-son, le braiment d’un âne. L’image parfaite de nos vies.

S’abonner
Notification pour
guest

0 Commentaires
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires