Autrefois, en Chalosse, quand un décès survenait dans un foyer, on désignait ses membres comme « les perdants », « la famille perdante ».
On ne le dit plus, mais la chose reste vraie. Au jeu de la vie, avec le départ d’un parent (c’est d’ailleurs vrai aussi de celui d’un ami), on subit simultanément plusieurs pertes : celle d’un passé que le défunt emporte en bloc avec lui ; celle d’une voix à la fois familière et singulière (et à vrai dire irremplaçable) ; celle d’un compagnonnage plus ou moins heureux sur le chemin de l’existence dont l’absence, soudain, nous laisse plus vulnérable, et comme amoindri.
(Avec une très affectueuse pensée pour mes amis perdants Jacques et Brigitte, qui enterrent leur mère ce matin.)
Très juste et beau! Merci JP 🥰