Le temps de mentir

Puisque j’ai entrouvert la boîte à souvenirs, voici une autre ancienne chanson inédite. Celle-ci je peux la dater. J’avais quarante trois ans. Je me trouvais à la croisée des chemins. La crise de milieu de vie approchait. Je regardais mes amis autour de moi, je voyais bien que je n’étais pas le seul. Alors j’avais essayé de mettre des mots sur ce commun malaise.

Le temps paraît venu
De mentir
De s’dire j’ai pas perdu
Mon avenir
Et dans nos pavillons
De banlieue
Coincés sous les avions
Du ciel bleu
Quand nous avons du mal
A dormir
Le temps paraît venu
De mentir


On n’a pas trop le choix
A vrai dire
Si l’on veut pas se voir
Engloutir
Il faut se persuader
Il faut croire
Qu’on n’a pas de regrets
A avoir
Et qu’on mène sa vie
De son mieux
On ment et on survit
Comme on peut
 
On ment on se raconte
Des bobards
On invente sans honte
Des histoires
Où l’on a réussi
A peu près
Où l’on n’a pas trahi
Ce qu’on était
Des histoires à s’endor-
Mir peinard
Mais le sommeil vient plus
Tous les soirs
 
Car une question se pose
S’insinue
La formuler je n’ose
Elle est crue
Nous passons notre temps
A la fuir
A essayer de l’en-
Sevelir
Sous l’apparence d’une vie
Bien remplie
Travail famille et tut-
Ti quanti
 
Mais elle surgit toujours
Tôt ou tard
Comme un chagrin d’amour
Un cafard
Elle ronge nos nuits
Comme un ver
Fait couler le whisky
Dans nos verres
Cette question qui dit
Simplement
Ami qu’as-tu fait de
Ton talent

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