Je possède les six lourds volumes du dictionnaire Larousse du XXè siècle parus annuellement de 1928 à 1933. Ils me viennent de ma grand-mère paternelle. C’est une mine d’informations incroyable sur des personnages historiques oubliés, et tout ce qui concerne les arts et métiers : les techniques et les outils des artisans y sont décrits avec une exhaustive précision. C’est presque un manuel de survie. Si la mondialisation et la grande distribution venaient à s’effondrer et qu’il faille à nouveau faire avec des ressources locales, on trouverait dans ces pages tout un savoir-faire aujourd’hui disparu.
Ce Larousse a fait l’exode. En juin 1940, mon père, qui venait d’avoir son permis, a emmené sa mère et son petit frère sur les routes du sud. Ils ont voyagé avec dans la voiture quelques valises, trois poules, et le dictionnaire. Ma grand-mère prétendait que cela valait mieux que n’importe quel roman, et qu’ils emportaient ainsi « la langue française avec eux ».
Cher Arbon, c’est un bonheur de lire des lignes pareilles, qui réveillent tant de choses dans ma mémoire d’enfant, d’adolescent. Je suis celui de Hinx que vous avez déjà eu l’occasion de saluer 3 fois à Amou, preuve que vous ne souffrez pas de prosopagnosie. Je vous souhaite bonne chance pour vos récitals programmés, avec l’espoir de vous revoir à Amou cette année. Gérard PIERREL