Maintenant, sur les vitres de certains TGV, il est écrit « laissez-vous rêver ». Voilà une injonction dont je n’ai nul besoin. Je pratique en effet la rêverie de façon si spontanée et naturelle que c’est même pour moi une source d’étonnement de voir la SNCF éprouver le besoin de la conseiller à ses passagers.
Quand j’étais plus jeune, les fenêtres des trains affichaient plutôt des consignes de prudence. E pericoloso sporgersi. Ne pas se pencher au-dehors. Au lieu d’inciter l’esprit à s’évader, elles ramenaient le voyageur à sa réalité physique. Il est vrai qu’à l’époque on pouvait encore les ouvrir, et non seulement rêver, mais prendre l’air.