Foudroiement

Il était deux petits avions qui voltigeaient dans le ciel bleu. Ils s’amusaient, dansaient l’un avec l’autre, virevoltaient en vrilles, loopings et tonneaux, se rapprochaient, s’éloignaient, se rapprochaient encore jusqu’à presque se toucher, puis l’un d’eux a grimpé en flèche vers le soleil, et l’autre l’a suivi, et ils ont monté, monté, presque à la verticale, si haut que je les ai perdus de vue. Soudain le premier est passé devant le soleil, et c’est à cet instant que le second, qui semblait sur le point de le rattraper, a décroché subitement, petite carlingue étincelante, pour tomber comme une masse et s’écraser tout au fond de l’image, sur la ligne d’horizon, dans la mer.

Je me suis réveillé en sursaut. Une tristesse formidable pesait sur ma poitrine. La scène n’était pas une variante moderne de la chute d’Icare, mais le foudroiement fatal d’un couple qui s’aimait.

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