Sennacherib
Vers l’an 700 avant JC, un roi assyrien nommé Sennacherib s’en vint faire le siège de Jérusalem et demanda une rançon. Mais au lieu que l’affaire soit rondement menée, elle s’éternisa, parce que le prophète Isaie, qui se trouvait alors dans la ville, exhorta le roi de Juda, Ezechias, de toutes ses forces, à résister et à se fier à Dieu. Le siège dura donc plus longtemps que prévu.
À partir de là, les versions divergent. Selon la Bible, à force de prières, Isaïe, Ezechias et les habitants de Jérusalem finirent par obtenir l’intervention divine. L’ange de l’Éternel tomba sur les Assyriens, leur envoya la peste, et fit périr cent quatre-vingt cinq mille soldats. Son armée décimée, Sennacherib rentra piteusement à Ninive, où il mourut peu après assassiné par ses fils.
Les Assyriens, de leur côté, racontent qu’ils levèrent le siège quand Ezechias se résolut à payer le tribut (considérable) que Sennacherib exigeait : trente talents d’or et trois cents talents d’argent, soit « tout l’argent qui se trouvait dans la maison de l’Éternel et dans les trésors de la maison du roi* », sans parler, nous dit Wikipedia, « de la déportation de ses filles, de son harem et de ses musiciens, ainsi que la perte d’une partie de son territoire ».
L’histoire est écrite par les vainqueurs, et quand les versions diffèrent, c’est simplement que tout le monde a gagné.
il faut un peu nuancer le propos et ne pas trop vite opposer version biblique et version “historique”. le texte de 2 Rois 18,13-16 rapporte également qu’Ézéchias verse un tribut considérable aux Assyriens. C’est à la suite de cette soumission du roi de Jérusalem et malgré la bonne volonté pragmatique de ce dernier que le pouvoir assyrien demande la reddition de Jérusalem et envisage la déportation de sa population (v. 31-32). C’est à cette dernière demande qu’Ézéchias refuse de se soumettre.
Eh bien, je ne sais pas qui pense avoir réellement gagné mais ce que je sais, c’est que les historiens sont unanimes pour déclarer que la version biblique est totalement fantaisiste : les Assyriens ont peut-être exagéré leur victoire (comme cela se fait depuis toujours) mais les Hébreux durent effectivement payer un lourd tribut à leurs vainqueurs… Déjà à cette époque, il ne fallait pas “désespérer Billancourt” !