Devoir général d’humanité

Avant que le sujet ne devienne d’actualité, un petit cirque français a proposé le premier, autrefois, un spectacle sans animaux. Son directeur avait observé, lors d’un numéro avec des oursons, que chaque soir, au moment d’entrer en scène, les oursons avaient peur. Pris de compassion, il avait renoncé aux bêtes de cirque.

Ce monsieur s’inscrivait dans un mouvement qui s’efforce de ne plus traiter les autres vivants comme des choses insensibles. Dans le sillage théorique du Contrat naturel de Michel Serres, on commence à considérer les animaux, mais aussi les forêts, les fleuves, les océans, comme des sujets de droit. Le chemin est encore très long, l’élevage industriel le montre assez, mais les consciences progressent.

Quoique… On peut aussi penser qu’elles ne progressent pas tant que ça. Voilà bientôt cinq siècles que Montaigne écrivait : « Il y a un certain égard et un devoir général d’humanité qui nous attache non seulement aux bêtes qui ont vie et sensibilité mais aussi aux arbres eux-mêmes et aux plantes. Nous devons la justice aux hommes, et la bienveillance et la douceur aux autres créatures qui peuvent être capables de les ressentir. Il y a quelques relations sociales entre elles et nous. Et quelque obligation mutuelle.* »

Patience, et longueur de temps…

* (Essais II, 11)

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