Cela fait maintenant des années que le mot décryptage a envahi la presse et les médias. Auparavant on se contentait d’enquêtes, d’analyses, ou d’explications. Ce n’est plus suffisant. Même « déchiffrement » est trop faible. Nous sommes tombés dans une vision paranoïaque et souvent complotiste du monde, dont il s’agit désormais à tout instant et sur tous les sujets, de mettre à jour la réalité cachée.
Décrypter, donc. Mais cette épidémie de décryptages rend-elle les choses plus claires ? Pas sûr. Je penche du côté de Mark Twain, qui, bien qu’il ait écrit longtemps avant l’apparition des chaînes d’infos, notait déjà : « Les analyses (nouvelle traduction : les décryptages) de nombreux commentateurs ont déjà considérablement embrouillé le sujet ; il est probable que s’ils continuent, nous n’y comprendrons plus rien du tout ».