C’est une photo qui me touche infiniment. On y voit, de loin, nos deux fils avec leurs compagnes, marchant en bord d’un pré pour cueillir des mûres, à la lisière d’un petit bois, un jour d’été.
Elle m’écartèle entre un futur proche où je vois les mêmes, au même endroit, avec deux ou trois enfants qui gambadent dans leurs jambes en poussant des cris joyeux, et ça y est, je suis grand-père ; et un passé bucolique idéal, peuplé de bonheurs simples, d’herbe tendre et de jeunes femmes portant chapeau, et mon âme a rajeuni de cent ans.