La pince à linge et les lézards

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C’est une vieille pince à linge en bois, posée sur un muret derrière la maison. Comment a-t-elle été oubliée là ? Mystère. Il est midi, en plein soleil. L’endroit est apprécié par les lézards. Aujourd’hui cependant, l’affluence est inhabituelle : j’en repère quatre, installés dans la chaleur claire de ce petit bout de mur. 

La pince à linge les intrigue. Elle prend le soleil, étendue de tout son long, dans une immobilité hiératique, au beau milieu de leur territoire. Elle est comme une belle étrangère tombée au milieu d’eux. Ils tournent prudemment autour. L’un d’eux s’approche. Il effleure une de ses branches de sa queue. Il y a comme une furtive parade sexuelle dans ce geste. A peine l’a-t-il accomplie qu’il s’éclipse dans les buissons.

Les trois autres lézards continuent d’observer, la tête en biais, à distance. J’attrape mon appareil pour les prendre en photo. Je fais un pas de trop. Tout le monde disparaît, sauf l’inerte pince à linge, qui révèle ainsi sa nature de soliveau.

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arbon
Ed

A croire que le lézard en pince pour les pinces…

arbon
cafardages

ah la vie captivante de la pince à linge retournée à l’état sauvage. Joli texte en tout cas plein de poésie

arbon

Merci ! Bises à vous quatre

Muriel

… Peut-être même ont-ils murmuré à cet étrange reptile quelques mots d’amour, sans en avoir l’air… En tous cas aucun ne s’est fait pincer…

Nous sommes malheureusement loin d’Amou mais nous voyons arriver le jour J tant préparé par toi même, ta Câline et toute votre équipe. Grand succès et longue vie à ce festival préparé avec flamme
et Amou (r) !

cepheides

Il est probable que la pince à linge a été perçue par les lézards comme une sorte de réplique d’eux-mêmes mais immobile, ce qui a motivé leur curiosité…