Bougie parfumée

Au sein du grand marché du bien-être et de la décoration, le segment des bougies parfumées s’est longtemps comporté de façon honnête et paisible. Il s’occupait « d’éliminer les mauvaises odeurs » des intérieurs, c’est-à-dire de les masquer en diffusant une mauvaise odeur supplémentaire qui dominait les précédentes. Les gens chez qui ça ne sentait pas bon allumaient une de ces bougies quand ils attendaient une visite. C’était un marché fonctionnel, sans sophistication excessive, qui rapportait tranquillement.

Puis le luxe s’en est emparé. Les professionnels du marketing ont appliqué leur méthode habituelle : stimuler l’imaginaire du consommateur. Il ne s’est plus simplement agi d’instiller dans les narines du client des notes florales ou boisées plus ou moins chimiques, mais de « l’ aider à retrouver la paix intérieure après une longue journée », ou de « libérer ses émotions, en créant un univers olfactif qui lui ressemble ». Dans le très haut de gamme, on a pu ainsi aller jusqu’à lui proposer de « vibrer sur les accents slaves de l’Hiver en Russie*, où le thé parfumé et brûlant d’un samovar se mêle à l’odeur du feu de bois », le tout sans quitter son logement du Plessis-Robinson.

Ce petit monde gentillet vient de voler en éclats. L’actrice américaine Gwyneth Paltrow propose à la vente depuis quelques jours une bougie qui a l’odeur de son vagin. On ignore le procédé de fabrication. Sur le papier, ça n’a pas l’air de sentir ce à quoi on pourrait s’attendre (la marque parle d’un mélange de géranium, de bergamote, de cèdre, de rose de Damas et de graines d’ambrettes), et bien qu’il faille débourser 79 € pour le découvrir, l’article est tombé instantanément en rupture de stock.

* Guerlain, 68€

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Sérignat

J’aime bien Gwyneth Paltrow mais là…