Bénir, c’est tout

On n’est pas forcé de mentir pour escroquer les gens. Et il n’est pas nécessaire non plus de trop en promettre. En la matière, l’habit fait souvent le moine. Il s’agit juste de capitaliser sur le pouvoir ou l’influence que les gens vous attribuent spontanément en fonction de votre statut réel ou supposé.

Stendhal raconte qu’il y avait ainsi autrefois en Bretagne un curé qui recevait beaucoup d’argent pour bénir des bœufs et des chevaux. Bénir, c’est tout. Il laissait les gens eux-mêmes en imaginer les effets. « La bénédiction (note malicieusement Stendhal) ne guérit pas des maladies, ce qui serait difficile à montrer ; elle en préserve. »

Ce curé était habile à utiliser à son profit, en la rendant sonnante et trébuchante, l’ambiguïté qui existe entre la foi et la crédulité.

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