Banquistes et banquiers

Il y a banque et banque : la banque des banquiers, et celle des banquistes, ou, si l’on préfère, des saltimbanques.

La première se définit comme l’ensemble des services auxquels peut donner lieu le commerce de l’argent, et par métonymie le lieu où ce commerce s’exerce. La seconde est une « sorte de banc, de comptoir ou de table, servant pour la communication avec le public », et en est venue à désigner tout particulièrement la boutique des forains.

Le saltimbanque est donc étymologiquement celui qui saute sur et par-dessus le banc : il va au contact des spectateurs, qui ont l’argent qu’il espère gagner par ses tours et ses acrobaties, tandis que le banquier se tient prudemment derrière, car l’argent, il l’a déjà.

NB 1 : « Banquistes et banquiers » sont apostrophés simultanément par Georges Fourest dans l’exorde de son poème Renoncement.

NB 2 : la banquise n’est pas une banque de glace, même si d’un certain point de vue on peut y voir un gros paquet de fraîche.

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Bertrand de Foucauld

Merci, cher Jean-Pierre, pour l’étymologie du mot banque. Eh oui, au début, les changes monétaires se faisaient sur un banc, dans la rue, entre deux personnes. Aujourd’hui, ils se font toujours sur un banc, toujours entre deux personnes sauf que l’une d’elles est un robot (bip-bip!) de taille plus ou moins grande (téléphone ou ordinateur). Et toujours comme au Moyen-Age, c’est souvent le banquier qui gagne!