Un livre vient de paraitre, dont le titre dit parfaitement le sujet : Quitter Paris… ou pas ( éd. Parigramme).
Un hebdomadaire en publie quelques bonnes feuilles dans son dernier numéro. Parmi celles qui traitent des raisons de rester, je lis ceci :
« Pour les aventuriers de l’amour (…) Paris est la ville de toutes les expériences. Comme cette trentenaire juriste qui, les yeux bandés et le corps nu couvert de sushis, a reçu dans la chambre d’un hôtel de luxe des hommes qu’elle ne connaissait pas, sélectionnés par un ami. Après le “dîner”, elle est rentrée en scooter chez elle, dans un arrondissement chic, où elle a retrouvé mari et enfants.»
On aimerait, avec Colette Renard, entonner Y’a qu’Paris pour ça. En réalité (attention, ne vous y trompez pas : j’ai beau être un vieux Parisien, ma science est toute fraîche, comme le sont – je l’espère – les sushis proposés par cette dame) ce jeu gastronomico-érotique (?) est une tradition japonaise qui se pratique apparemment dans pas mal d’endroits, et qu’on appelle le nyotaimori (ou, lorsque la fille est moche, le thon sur thon).
Voici donc Y’a qu’Paris pour ça, et pour le même prix, je vous offre Paris Canaille, qui est une bien meilleure chanson, signée Léo Ferré.
Ah, “Paris Canaille”!…Je ne résiste pas au petit plaisir de rappeler une anecdote, que Ferré aimait à raconter. Dans les années cinquante, quand il n’était pas encore au “top” et que sa “vie
d’artiste” n’était pas drôle tous les jours, il cherchait à placer ses chansons auprès d’interprètes plus en vogue que lui. Il était donc venu chanter chez Montand ce “Paris Canaille”. Le grand
Yves l’ayant écouté -sans doute d’une oreille distraite- lui dit: “Non, merci Léo, mais je ne la prends pas, j’ai déjà une chanson de gangsters”. Sic!…Il dut réaliser un peu tard son erreur,
puisqu’il l’enregistrera des années après, quand la chanson sera devenue un succès et Léo une vedette…