Je ne connaissais pas Gil Scott-Heron jusqu’à une date récente. Et quand j’ai découvert son dernier disque, “I’m New Here”, je me suis pris une très grosse claque.
Pour moi, c’était un son radicalement nouveau. L’alliage entre une voix extraordinairement présente, grave et centrale, dont le grain et le souffle font entendre tous les combats d’une vie, et un accompagnement fait d’énormes percus hip-hop, et de sons électro dilatés d’échos, de delays, de boucles sèches et magnifiées… “Where did the night go” en est un court et hallucinant exemple.
Tout l’album baignait dans ces atmosphères grises, tremblantes, grésillantes, et s’efforçait de pénétrer la majestueuse intimité de la mort. Une chanson, intitulée “Me And The Devil, avertissait :
So if you see the vulture coming
Flying circles in your mind
Remember their is no escaping
For he will follow close behind
Only promise me a battle
– A battle for your soul. And mine.
Gil Scott-Heron est mort ce weekend.
(Si tu vois venir le vautour / Qu’il vole en cercles dans ton esprit / Souviens-toi qu’on ne lui échappe pas / Il sera sur toi tout de suite / Simplement, promets-moi un combat / Un combat pour ton âme. Et la mienne)