Utgé-Royo

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Le concert est généreux, tendre, vivifiant, salutaire.

Serge Utgé-Royo chante, de sa voix sensible, un assortiment de chansons de Ferré et des siennes. Bien qu’il soit tout de noir vêtu, sa présence est souriante et sereine. Il chante la révolte et l’indignation, celle de Ferré et la sienne, et toutes les deux prennent, grâce à lui et au talent de ses musiciens, un moëlleux indéfinissable. L’utopie est presque palpable. C’est sans doute ce qu’il appelle joliment “l’espoir têtu”.

Chantées par lui, la misère et l’injustice semblent contenir déjà, encore et toujours, la promesse de jours meilleurs, elles baignent déjà, encore et toujours, dans la lumière jaune et douce d’une fraternité possible. C’est cela qu’on entend, dans les arrangements impeccables de Leo Nissim, dans la rondeur de la basse et du tambour, dans le swing du piano, dans les trilles de la guitare, dans ces invocations d’Espagne : quelque chose de solaire, un optimisme réfractaire au désespoir, et par delà le malheur et la douleur des hommes, le coeur chaud et battant de la vie.

(Au programme figurait, comme une curiosité, la chanson Mon général, écrite par Ferré vers 1947, à une époque où, aux yeux de Léo, l’image de de Gaulle, homme de la France libre, commençait à se troubler quelque peu. La chute en est d’une insolence magnifique : Mon général pour vos vacances / J’vous raconterai l’histoire de France / Des fois que vous comprendriez)

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Charles A

Une chanson merveilleuse de Utgé Royo pour découvrir son univers : Antonio. Avec ce refrain merveilleux : “Cuando la vida quema, la muerte sabe a miel..” / Quand la vie te brûle, la mort à goût de
miel ..”