Popotins admiratifs

Maman va mieux. Nous sommes sortis quelques minutes dans le jardin prendre le bon air du printemps. Avisant deux aides-soignantes à tendance callipyge qui passaient à quelques pas de là, elle me dit : – Regarde ! (Je sais qu’elle a toujours été impressionnée par l’angle quasi-droit que forment chez certaines femmes africaines la verticale du dos et la ligne – imaginaire et presque horizontale – qui part du haut de leurs muscles fessiers.) – Regarde ! Leurs popotins m’admirent…

fesse-charnues.jpgJe lui réponds que c’est plutôt elle qui admire leurs popotins. Elle reste silencieuse. Leurs bassins semblent faire face à l’ovale de son visage. Peut-être a-t-elle raison, finalement. Peut-être sont-ce ces volumineux arrière-trains qui supervisent le petit monde qui les entoure, en y déambulant avec une noble et ample lenteur. Peut-être, pareils à d’énormes yeux d’insectes que mouleraient des blouses, ces gros globes débonnaires considèrent-ils avec étonnement et, en effet, un brin d’admiration, le petit animal gris, frêle et fripé qu’est devenu Maman.

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