Poetry est un film coréen de Lee Chang-dong, prix du scénario au dernier festival de Cannes.
C’est un bouleversant portrait de femme : une grand-mère élève seule son petit-fils, ils ne se comprennent pas, ils ne se parlent pas, et elle va prendre des cours de poésie, comme pour trouver enfin des mots dans lesquels mettre à la fois sa souffrance et son émerveillement face à la vie. C’est aussi, à travers cette femme et l’éclosion tranquille de sa détresse, le tableau sensible et compassionnel d’une époque glaçante, et du gouffre qui sépare les générations aujourd’hui.
Je suis allé voir ce film après avoir lu cette phrase dans une interview de Lee Chang-dong :
“Chacun s’applique à faire son travail, à payer ses impôts, à respecter la loi, ainsi on pense que tout va bien et on en vient à ne pas voir la souffrance de l’autre, qui est comme une eau qui coule sous la terre sans que nous en ayons conscience et qui pourtant influe sur notre vie”.