Les Birmans ont une jolie expression pour désigner les heures très chaudes des journées d’été (c’est-à-dire pour eux celles d’avril et mai, en juin commence la saison des pluies) : « le temps où les pieds sont silencieux ». La chaleur est en effet si écrasante que personne n’a la force de bouger.
J’ai appris cela en lisant Burmese days, le premier roman de George Orwell, publié en 1934, et paru en français sous le titre Une histoire birmane. Un excellent bouquin, qui décrit férocement la vie coloniale britannique, en se fondant sur les souvenirs qu’Orwell avait accumulés au cours de ses cinq années de service dans la police coloniale en Birmanie, alors qu’il avait entre 20 et 25 ans. (L’expérience fit de lui un anti-impérialiste militant.)