Peu naîtront meilleurs que lui

Il y a au musée national de Copenhague une section consacrée aux pierres runiques. Ce sont de petits menhirs, qui portent des inscriptions en alphabet viking. Les plus anciens datent de 5000 av JC, et on en a érigé jusqu’au Vè siècle de notre ère. Contrairement aux stèles égyptiennes, grecques ou romaines, les inscriptions n’ont rien d’officiel. Il s’agit de messages personnels, rédigés sur le mode « untel a érigé cette pierre en mémoire de tel autre parce qu’il était comme ceci ou qu’il avait fait cela », un peu à la manière des ex-votos.

Parmi toutes ces pierres, l’une a été gravée et érigée par une femme, en mémoire de son mari, parce que c’était un bon mari, et qu’elle l’aimait. L’inscription se termine par ces mots : Peu naîtront meilleurs que lui.

Je tiens cette histoire de mon ami fréville, qui, en visite au Danemark, a été touché d’entendre, à quelques dizaines de siècles de distance, les mots d’amour et de gratitude de cette femme, intacts. Il compare leur force et leur permanence avec celles des milliards de messages qui s’échangent aujourd’hui par email, sms, facebook etc.

Si nous n’avions qu’une phrase à dire, et à graver pour l’éternité sur une pierre, laquelle choisirions-nous ?

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