Bussy-Rabutin eut beau utiliser des noms d’emprunt dans son Histoire amoureuse des Gaules, personne ne fut dupe : il y décrivait quasiment sans transposition les intrigues galantes de grandes dames bien réelles, connues de tous à la Cour. Si bien qu’il se fit beaucoup d’ennemis, à commencer par Louis XIV lui-même, qui l’exila en ses terres de Bourgogne, pendant dix-sept ans.
Il eut donc le temps d’embellir son château, dont il fit orner les pièces de nombreuses peintures. Dans son cabinet de travail, on voit le portrait du Roi, auquel (par malice) on tourne le dos quand on entre. On y voit aussi ceux d’autres personnages, agrémentés de commentaires. Ainsi les soeurs d’Angennes : de Madeleine (en rouge) il écrit : « Belle et de bonne intention, mais à la conduite de qui les soins d’un mari habile homme n’ont pas été inutiles », et de Catherine (en bleu) : « La plus belle femme de son temps, mais moins fameuse pour sa beauté que pour l’usage qu’elle en fit ».
Lui, il cancanait!