Auguste et les traders

Dans un récent petit essai économique (L’effet sablier, de Jean-Marc Vittori, Grasset), on apprend “qu’avant même l’éclatement de la crise bancaire de 2008, les psychiatres newyorkais recevaient de riches patients traders qui confiaient dans le secret du cabinet médical leur impression de gagner trop, et donc leur crainte de l’avenir”.

On voit ainsi que le trader a une mentalité petite-bourgeoise, bien loin de celle d’Auguste, à qui Corneille fait dire, dans Cinna, que “monté sur le faîte, il aspire à descendre”. Le trader n’aspire pas à descendre, il craint de perdre ce qu’il a (mal) gagné.

chute trader
Auguste:

J’ai souhaité l’empire, et j’y suis parvenu (…)
Dans sa possession, j’ai trouvé pour tous charmes
D’effroyables soucis, d’éternelles alarmes…

Ses “effroyables soucis”, le trader n’envisage pas de renoncer à leur cause. Il cherche plutôt à se transformer lui-même, et à se guérir d’en avoir.

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jacques langlois

A défaut de lui faire lire “La Princesse de Clêves” -et quand il en aura fini avec Proust- , ce serait bien que Carlita, qui pense qu’un mandat suffit, apprenne à son époux à déclamer cette fameuse
tirade…Si seulement ça lui donnait des idées!