Erratum. En transcrivant hier les paroles de Comment voulez-vous, de Jean Constantin, j’ai transformé le pied de son lit en creux de son lit, ce qui n’est pas tout-à-fait pareil.
Notre auteur (il suffit de l’écouter chanter) dit bien au pied : position de l’amoureux patient, temporairement (espère-t-il) éconduit ou tenu à distance, position du chien fidèle, qui ne partage pas la couche, mais s’assure au moins que nul autre ne va s’y glisser.
Quand je lui ai dit / Qu’il était écrit / Que toutes mes nuits / Je les passerais / Au pied de son lit /
Apparemment, mon inconscient ne se satisfait pas de cette position-là. Je vois ma place près de la belle, au creux du lit. Même si je me souviens, dans ma jeunesse, de nuits passées auprès, sans rien faire, je n’ai pas l’âme d’un éternel soupirant. Voilà que cela déteint sur les chansons des autres, et que j’y introduis de charnelles variantes : je prie mes lecteurs de bien vouloir m’en excuser.
Addendum (je profite de l’occasion pour étaler mon latin) : il est intéressant de faire le rapprochement entre « le régiment de Sénégalais » mentionné dans la chanson et le détachement de « goumiers » décrit dans mon billet de l’avant-veille (le défilé du 11 novembre 1914). Ceux-ci domptaient les boches, ceux-là provoquent la terreur et l’excitation des bourgeoises. Ça donne une idée assez bonne de la façon contrastée dont les Français de métropole, dans leur imaginaire, percevaient les troupes de l’Empire.