L’attraction étrange de Brassaï

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Je feuillette Paris la nuit de Brassaï, et j’admire l’étrangeté familière de ses photos : la nuit, le brouillard, les ombres, le sol luisant : une infime altération de la qualité de la lumière suffit à faire surgir toute la nostalgie de nos imaginaires.

Mais Brassaï ne se limite pas à des extérieurs. Il y a aussi une série de photos prises aux Folies Bergère, dont l’une (Le dompteur et ses fauves, vus des coulisses), me fascine par sa composition inhabituelle et son caractère sensuel et onirique.

Par hasard, le moment d’après, je lis sur Internet une phrase de Baudrillard : « Photographier n’est pas prendre le monde pour objet, mais le faire devenir objet, exhumer son altérité enfouie sous sa prétendue réalité, le faire surgir comme attracteur étrange et fixer cette attraction étrange dans une image* ». Tout l’art de Brassaï est là.

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Brassaï, Le dompteur et ses fauves, vue des coulisses des Folies Bergère

* Jean BAUDRILLARD, in Car l’illusion ne s’oppose pas à la réalité…, Descartes & Cie, Paris, 1998.

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