Soient deux JPA, que nous numéroterons 1 et 2.
Si JPA1 est le mieux connu des lecteurs de ce blog, JPA2 est incontestablement beaucoup plus en vue dans le monde en général et celui des affaires en particulier. A ce titre, plusieurs éléments de sa vie sont publics, et notamment sa rémunération, laquelle est conséquente et s’élève, pour l’année 2013, d’après le journal Le Monde qui vient de la publier, à 3 937 000 €, soit 328 000 € par mois, ou encore 11 000 € par jour, à un chouia près, dimanches et jours fériés compris.
De son côté, d’après la déclaration d’impôts préremplie qu’il a reçue (et les impôts, en l’occurrence, ne se trompent malheureusement pas), JPA1 qui, il est vrai, n’a pas travaillé beaucoup et n’a touché aucune allocation, a eu l’an passé des revenus de 6023 €. Ce qui équivaut à ce que JPA2 gagne en une grosse demie-journée.
JPA2, dira la sagesse populaire, n’est « pas à plaindre ». Mais JPA1 n’est pas à plaindre non plus. Il a autrefois correctement gagné sa vie, il n’est pas à la rue, il fait ce qu’il aime, et, n’étant pas trop dépensier, il vit sur ses réserves (estimées tout de même à plusieurs jours de la rémunération de JPA2), confiant qu’un jour prochain, les rentrées qu’il tirera de ses spectacles et chansons lui permettront de couvrir sa part des frais modestes de son foyer. En attendant, il est heureux.
Qui plus est, il se réjouit que, d’après ce qu’il en sait, JPA2 le soit aussi. (Comme quoi tout le monde n’a pas, et c’est très bien ainsi, l’âme du savetier de La Fontaine, qui perdit sa joie dès qu’il eut de l’argent.)
Gustave Doré, le Savetier et le Financier