La pensée me vient que si je suis comme je suis, assez calme et détaché dans mes rapports avec le monde, c’est que je vis dans un environnement paisible, et aussi que je ne vais que très peu au cinéma et que je ne regarde presque pas la télé. Je ne m’expose pas à la violence qui nourrit tant de films, de séries, et de reportages. Je ne baigne pas dans cette atmosphère continuelle de meurtres, de coups, de viols, d’exactions, par laquelle se diffusent le stress et la peur. Je ne me laisse pas entrainer à voir dans chacun de mes semblables un agresseur et un ennemi potentiels. J’évite que la laide banalité du monde ne me fascine. Je n’ai évidemment pas d’arme. Je vis volontiers la porte ouverte.
« Seuls les paranoïaques survivent » dit-on. Moi il me serait trop pénible de me méfier de tout. Je plains de tout mon cœur ces Américains tendance NRA, barricadés derrière leurs fusils, qui se sentent menacés par tout, partout, et font suinter l’angoisse jusque dans les quartiers les plus tranquilles.
L’inquiétude perpétuelle est la figure dominante de l’enfer.
L’inquiétude serait-elle la troisième mamelle de la modernité ?
Voici un beau fou rire général de déclenché chez la famille gaillard. Cette photo est extraordinaire. Tu ne regardes peut-être pas la télé mais tu es le roi des trouvailles photographiques!