Du bon usage de la contrainte

Comment donner à nos actions une force dont elles sont souvent naturellement dépourvues ? En leur imposant une contrainte. Ce peut être par exemple que ces actions se déroulent avant une date ou une heure limite, ou aient lieu dans un espace restreint, ou encore qu’elles obéissent à une règle précise et donnée à l’avance. Tous les grands exploits sportifs sont, d’une certaine manière, accomplis sous tension. Les records du monde d’athlétisme ou de natation sont battus lors des grandes compétitions, pas lors des entrainements ou des confrontations amicales. Une pression, un stress, est utile et souvent nécessaire quand il s’agit de réaliser quelque chose de grand.

Ecrire en respectant une contrainte formelle, comme, en poésie, la rime ou le nombre de pieds d’un vers, relève du même ordre d’idée. Montaigne l’avait bien compris, qui écrivait : « de même que le son, resserré dans l’étroit canal d’une trompette, sort plus aigu et plus fort, de même la pensée, pressée dans les pieds rythmés de la poésie, s’élance bien plus brusquement et me frappe d’une plus vive secousse.»

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