L’ami lecteur

Si j’en crois les compteurs, cet article est exactement le deux millième (2000 !) à être publié sur ce blog.

C’est l’occasion pour moi de m’interroger sur cette masse d’écrits. Allez savoir pourquoi, tantôt ils m’apparaissent comme une sorte de grand oeuvre personnel, tantôt ils me semblent tout-à-fait quelconques, pour ne pas dire désolants. De quoi parlent-ils ? De tout et de rien. Ils effleurent tous les sujets, sans en approfondir aucun. Leur succession ne compose ni journal ni chronique. Elle ne reflète pas même l’écume de mes jours.

Il m’est arrivé malgré tout d’envisager de tirer de ce blog la matière d’un petit livre. Malheureusement, ce blog ne livre rien. C’est une sorte d’almanach inutile, un patchwork miroitant et désordonné de pensées et d’anecdotes, un brouet littéraire insaisissable, quelque chose qu’on pourrait en somme qualifier de dispensable, si cette épithète était d’un emploi plus courant.

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Pourquoi continuer, alors, jour après jour ? Pour l’ami lecteur. L’écriture est une activité solitaire, que ceux qui la pratiquent, moi compris, ont souvent tendance à considérer comme une simple confrontation avec soi, alors que de l’autre côté de la page ou de l’écran, il y a l’autre : celui qui lit. Montaigne dit que « la parole est moitié à celui qui parle et moitié à celui qui écoute ». Il en va de même pour l’écriture : elle est moitié à celui qui écrit, moitié à celui qui lit.

Sur un blog, la présence de l’autre est visible et mesurable : les statistiques m’apprennent que cent cinquante lecteurs suivent quotidiennement celui-ci (le chiffre est stable depuis quatre ans, et à la réflexion, c’est beaucoup). Et, à l’occasion, quand il veut, celui qui lit se manifeste. C’est ainsi qu’il y a deux jours, à la suite de mes voeux, j’ai reçu cette petite note en forme de commentaire : « L’ami lecteur remercie pour les bons moments 2014, et à peine les brumes du réveillon dissipées s’enthousiasme déjà pour tout ce qu’il va déguster dans votre sillage en 2015. Merci pour ces moments qui viendront embellir notre chemin.»

Je lis ça, et je repars pour mille articles avec joie.

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3 Commentaires
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Gaillard

Alors nous aussi on repart pour mille lectures avec joie. En réalité celui qui apporte fraicheur, sourire, humour et bonne humeur chaque jour peut tout de même ce dire que c’est une chose
indispensable.

Henri

Bonne et heureuse année à tous !

ac

Chic alors, arbon continue ! Mon rendez vous quotidien m’aurait manqué.
” l’amie lectrice “