Avant la création

On pourra s’enfiler la Bhagavadgita
La Bible le Coran patati patata
Les mythes fondateurs et les révélations
On pourra chatouiller la cuisse à Jupiter
En extraire un récit qui fait tourner la Terre
Ça ne répondra pas à la simple question :
Mais que foutait donc Dieu avant la création ?

On pourra se gorger d’essais métaphysiques
Chanter Descartes et Kant sur toutes les musiques
Penser nos origines et notre condition
Parodier Parménide harceler Aristote
Ou sonder les rondeurs des Vénus hottentotes
Ça ne répondra pas à la simple question :
Mais que foutait donc Dieu avant la création ?

solo

On pourra se gaver de soupe primordiale
Changer – big bang !- la masse en énergie cordiale
Squeezer l’instant zéro à grands coups d’équations
On pourra grimper par-dessus le mur de Planck
Et se mettre à traquer les bosons dans leur planque
Ça ne répondra pas à la simple question :
Mais que foutait donc Dieu avant la création ?

Et que faisons-nous là, nous deux, qui nous aimons ?

avant-la-creation-rodin.jpg

Avant la création, Rodin

S’abonner
Notification pour
guest

1 Commentaire
Le plus récent
Le plus ancien Le plus populaire
Commentaires en ligne
Afficher tous les commentaires
Câline du Baron

De l’origine rien n’est établi, c’est Einstein qui l’a dit !

Philosophes sciences religions se crêpent le chignon
Sur la question tous se perdent en conjectures
Mais en faire une chanson aux p’tits oignons
Personne n’avait encore osé cette forfaiture
Entre le tout et le rien dont ici on glose
Comme il n’était pas encore joueur ni poète
Dieu lui même balançait sur la cause de la cause
Nageant vers un futur incertain dans sa quête
Il souffla en secret un présent imparfait
Il fallait commencer et l’histoire enfanter
L’énergie noire devint la reine de l’univers
On loua partout le bon et le mauvais air
Dieu tissait le jour la nuit et l’espace-temps
Dans la soupe primordiale Apsou baisait Tiamat
Eros s’abandonnait dans les bras de Gaia
Sifflant l’eau de vie à la fontaine de l’instant
Avec de tendres baisers en toutes saisons
Leurs enfants cueillaient les fruits de la création
Ils chantaient sans maître ni interrogation
De l’aube au crépuscule des hymnes à foison…