Ah ! Qu’il est doux de ne rien faire

« Ah ! Qu’il est doux de ne rien faire quand tout s’agite autour de vous. » Je souscris totalement à cette assertion. Je ne goûte rien tant que d’être à l’écart de l’agitation du monde, mais à l’écart légèrement. Une maisonnée qui s’active, du monde en cuisine, la préparation d’un déjeûner alors que je me tiens confortablement à mon bureau ou dans ma chambre, me procurent des sensations délicieuses de paix et de satisfaction. Tout marche sans moi, tout avance, tout tourne, tout se fait, et se fait bien, sans que j’aie besoin de m’en mêler, ni même d’en être spectateur. Je viendrai quand on m’appellera: pour m’acquitter d’une tâche qu’on m’aura assignée, ou pour participer directement à la fête.

Je ne m’occupe de rien, les autres prennent soin de moi. Je ronronne mentalement, je deviens dans cette circonstance un gros chat hédoniste, plissant les yeux, jouissant d’attendre, dégustant son bien-être jusqu’à la satiété.